Si l’Europe poursuit sa trajectoire actuelle, dans 10 ans, nous importerons nos moteurs thermiques… de Chine.
Une perspective inimaginable il y a encore dix ans — et pourtant parfaitement crédible aujourd’hui.
Voici pourquoi :
▪️ LE POINT DE RUPTURE
Depuis 15 ans, la France et l’Europe démantèlent méthodiquement leurs filières industrielles au nom d’une transition énergétique devenue, trop souvent, un récit moral plutôt qu’une véritable stratégie.
. Pendant que nous fermons, d’autres construisent.
. Pendant que nous interdisons, d’autres investissent.
. Pendant que nous renonçons, d’autres avancent.
▪️ LES CHIFFRES QUI DÉRANGENT
La France a perdu plus de 50 % de sa production de moteurs thermiques entre 2005 et 2023.
Les importations de batteries chinoises ont bondi de +35 % en un an.
Les industriels français prévoient 80 Md€ d’investissements aux USA, attirés par l’Inflation Reduction Act.
La Chine injecte 3 Md€/an en R&D hydrogène.
Ses prototypes hydrogène affichent déjà plus de 43 % de rendement et –90 % de NOx.
Pendant que l’Europe abandonne totalement le thermique, la Chine avance sur deux fronts :
dominer l’électrique
préparer la prochaine révolution : le moteur thermique hydrogène
. Nous : nous détruisons nos capacités.
. Eux : ils réutilisent précisément les architectures que nous abandonnons.
▪️ UN ENJEU NON IDÉOLOGIQUE… MAIS VITAL
La transition énergétique est nécessaire — cela ne souffre aucun débat.
Mais elle ne doit pas devenir un suicide industriel.
Elle doit relever de la stratégie, pas du dogme.
Après avoir sacrifié la filière immobilière aux normes les plus strictes du monde (dans un pays qui représente moins de 1 % du CO₂ mondial), allons-nous appliquer la même méthode à nos derniers fleurons industriels ?
L’industrie française et européenne ne manque ni de talents, ni de technologies, ni de vision.
Elle manque d’un élément que personne n’ose nommer : la lucidité politique.
Le réel, lui, ne négocie pas.
▪️ IL EST TEMPS DE CHOISIR
Nous ne pouvons plus perdre cette bataille par naïveté, confort ou idéologie.
L’Europe doit cesser de regarder passer les trains… sous peine de découvrir qu’elle ne fabrique plus rien.
Il est temps que nos dirigeants européens choisissent le réel plutôt que la posture.
L’alternative, chacun la voit venir — et elle n’a rien de rassurant.